Année de réalisation : 2020
Localisation : Joinville-le-pont
Surface de la pièce de vie : 60,40 m2
Durée de l’étude : 1,5 mois
Durée des travaux : 4,5 mois
Architecte d'intérieur : Laetitia Viallon
Crédit photo : Olivier Hallo
Agrandissement d’une pièce de vie
Contexte
Un couple et leurs 3 enfants habitent une maison des années 20 en bord de Marne depuis plusieurs années. Cette maison dotée de plusieurs extensions a évolué au fil du temps et des besoins. Cette évolution a trouvé une limite au niveau de la pièce de vie devenue trop petite. Faut-il créer une nouvelle extension ? Y-a-t-il d’autres solutions … ?
Pour trouver une réponse à leurs questions, ils se rendent sur le salon “Maison & travaux” pour rencontrer des architectes. A partir des plans et des photos qu’ils ont apportés, l’architecte de Fables de murs leur indique assez formellement qu’il n’est pas nécessaire de créer une extension et qu’il est préférable de retravailler l’espace existant même en présence de mur porteur.
Chemin faisant, un an après les propriétaires veulent s’assurer de la faisabilité in situ de cette idée. Ils demandent à Fables de murs d’effectuer une visite conseil en architecture.
Etat des lieux
La pièce de vie en rez-de-chaussée surélevé porte les traces de l’évolution du bâti.
Elle s’inscrit dans le bâtiment d’origine autour d’un escalier central et de deux extensions :
- A gauche de l’escalier se place la salle à manger et la cuisine agrandie dans une première petite extension,
- A droite se loge un petit salon en forme de L agrandit sur un tiers de la surface d’une deuxième extension qui longe la profondeur de la maison.
Les deux tiers restants de cette extension comportent une salle d’eau avec les toilettes de l’étage.
Le salon est légèrement divisé par des têtes d’anciennes cloisons et par des différences de niveaux et de revêtements de sol.
Objectif
Les propriétaires souhaitent agrandir leur salon, le rendre plus conviviale tout en conservant le mobilier et leur cheminée contemporaine. Côté cuisine, ils souhaitent un espace plus fonctionnel avec plus de rangements.
Réponse de l’architecte
La clé de l’agrandissement de cette pièce de vie réside en partie dans l’exploitation de la surface de la salle d’eau accolée ce qui génère deux contraintes :
-trouver un nouvel emplacement pour des toilettes invités
-supprimer le mur porteur séparant le salon de la salle d’eau.
Pour agrandir le salon, il faut placés des toilettes invités ailleurs dans la maison. L’architecte propose de réduire et de transformer une partie d’un grand placard placé dans un espace commun du rez-de-jardin pour y installer les toilettes.
La maison en bord de Marne est bâtie sur un sol argileux présentant des mouvements de terrain. Les façades de la maison, modifiées par la création de différentes baies, présentent des micros-fissurations.
L’ingénieur structure confirme qu’il est possible de supprimer le mur porteur à la seule condition d’implanter un poteau métallique au tiers de la distance à ouvrir. Ce point négatif modifie le projet initial, mais charge à l’architecte de le transformer en un élément distinctif du projet.
Ce poteau vient se placer entre le grand canapé et la cheminée. L’architecte décide d’effacer visuellement sa fonction structurelle pour lui conférer une fonction décorative. Le HEA est peint en blanc, habillé sur les quatre côtés de plexiglass translucide agrémentés d’une composition de verre aux couleurs du mobilier et des tableaux de la pièce. Ces verres sont rétroéclairés par des bandeaux de led transformant ce poteau en luminaire.
Si l’escalier descendant au rez-de-jardin est caché derrière une nouvelle porte dérobée, l’escalier montant à l’étage est dégagé ce qui agrandi l’espace du salon. La télé est installée sur le mur d’échiffre mais camouflée en tableau. Cette position libère l’espace du salon et permet d’installer les deux canapés en face à face pour créer un salon convivial.
Un fauteuil noir et un autre à bascule installés vers l’entrée et la cheminée viennent compléter l’ensemble.
Dans cette cuisine en longueur et en forme de U, il fallait augmenter le volume de rangement et libérer le plan de travail de petits électroménagers encombrants.
Sur le pan gauche de la cuisine, l’architecte installe une succession de meubles en colonne. Leur revêtement blanc mat efface leur présence. Outre, le réfrigérateur/congélateur, des placards à vaisselle ou ingrédients, ils contiennent aussi des plateaux coulissants avec des robots branchés que l’on peut directement utiliser. Les plans de travail sont de facto libérés.
Ces derniers se positionnent sur le côté droit et sur le fond de la pièce face à la fenêtre. Cette position les mette en retrait de la pièce de vie, mais valorisés par un beau marbre noir poli. Sur cette matière, la table de cuisson et l’évier noir s’effacent. La hotte décorative en forme de lampe anime le mur.
Pour unifier les différents niveaux du salon, de la salle à manger et de la cuisine, le sol a été nivelé et entièrement parqueté. Seule l’entrée est restée à son niveau pour éviter de changer la porte d’entrée. Un simple tapis coco noir est venu recouvrir le carrelage initial.
Les travaux ont été réalisés en site occupé sur deux périodes, pour se caler avec les vacances scolaires et être moins invasifs.
Entre le relevé de côtes et la remise des clés, il s’écoule souvent plusieurs mois d’échanges entre l’architecte et son client. Les aléas d’un chantier nécessitent compréhension, tolérance, et adaptabilité. Un projet se construit dans l’empathie et le partage. Toutes ces aptitudes ont pour point commun la confiance accordée par Gwenaelle et Christophe à l’architecte de Fables de murs qui leur exprime toute sa reconnaissance et ses remerciements.